Face aux députés, experts des secteurs agricoles et financiers, chargés de projets, chercheurs, etc. les femmes du Cncr et les jeunes ont partagé leurs expériences. Ils ont en commun l’engagement dans la viabilisation de l’agriculture familiale, en posant au quotidien des actions qui assurent la vie et la promotion des secteurs agro-sylvo-pastoral et halieutique au Sénégal.

 

De ces expériences, il ressort les bons résultats de plusieurs femmes et jeunes. De quoi inciter les autres à suivre cette dynamique pour saisir les nombreuses opportunités qu’offre l’agriculture familiale dans notre pays.

Abordant les thématiques de ces journées, notamment la souveraineté alimentaire ; les panélistes ont souligné les préalables à établir ou à réaliser afin que « la souveraineté alimentaire” ne soit pas un simple slogan

Le changement des habitudes alimentaires

Pendant des décennies, les Sénégalais se nourrissaient d’une alimentation fruit de nos réalités culturelles, disons culinaire, issues d’un héritage. Cette alimentation imposait une consommation de produits locaux. Les femmes appellent ainsi, à un retour aux sources pour mieux promouvoir la consommation des produits locaux. À cet effet, elles exhortent les parents à éduquer les enfants en leur imposant les recettes made in Sénégal tel que le « mbakhalou saloum. Qui selon elles garantit une meilleure alimentation aussi. Mais, miser sur une politique du consommé local suppose également une production suffisante, ce que peinent à réaliser les paysans et producteurs sénégalais.

Foncier, formation, financement, les barrières à une production abondante

Les femmes du Cncr et les jeunes ont lancé un cri de détresse à l’endroit de l’État, le secteur privé et les partenaires au développement. Ils réclament une levée de boucliers sur les contraintes qui empêchent, selon eux, une production de masse.

Ils déclarent ainsi souffrir d’un déficit d’espace arable, condition sine qua non pour une production en quantité. Ils sollicitent également la compréhension des chefs de famille et l’assouplissement de certaines mesures afin de faciliter l’acquisition d’espaces complémentaires pour les activités agricoles.

Au problème foncier s’ajoute le manque de moyens pour financer les besoins en matériel agricole et intrants. Les femmes ont particulièrement insisté sur le matériel de transformation agricole. L’autre doléance reste la formation.

Les jeunes tout comme les femmes réclament des formations innovantes qui vont améliorer leurs pratiques culturales, et la qualité des produits agricoles transformés.

Le Bureau de Mise à Niveau ( Bme) partenaire du Cncr a toutefois proposé ses services pour le financement des projets et demande aux paysans et producteurs d’entamer un processus de formalisation de leurs activités incluant une gestion financière, qui garde une traçabilité des différentes étapes (achat -vente…). Le ministère de l’Agriculture, de l’Équipement rural, de la souveraineté alimentaire qui était représenté à ces journées de la femme rurale et de l’alimentation du Cncr a demandé à son tour aux femmes et jeunes d’innover afin de ne pas tout attendre de l’État qui souvent n’a pas les moyens ou dispose de peu de moyens.

Renforcer la dynamique des femmes dans les organisations paysannes, l’autre défi du Groupe de dialogue social (Gdsp) qui est une plateforme multiacteur sous la coordination du Cncr. Elle a aussi décliné sa politique, en matière de promotion des femmes. Il s’agit de faire en sorte qu’elles ne souffrent pas des inégalités sociales, mais surtout d’une mise en minorité dans les instances décisionnelles

Pendant ces deux jours, (19-20 octobre) les femmes et les jeunes Cncr ont fait un tour d’horizon sur leurs difficultés, leurs expériences, mais ont pu bénéficier de conseils et d’orientations. Ce qui augure de bonnes perspectives dans la production agro-sylvo-pastorale et halieutique au Sénégal.

 

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