À l’occasion du symposium organisé les 21 et 22 novembre par l’Initiative pour la relève et le renouveau agricole, (IRRA), les experts en politique agricole, les acteurs, les jeunes entrepreneurs du secteur agricole ont fait un diagnostic de la situation de l’emploi.Les études faites par le CNCR, l’IPAR, Carrefour International, les expériences partagées par les jeunes producteurs, les coordonnateurs de programmes et projets en activité ou à la retraite, les modèles expérimentés au Cameroun, au Canada ont permis de mieux comprendre les points de blocage.

Le faible taux de financement des projets agricoles, un goulot d’étranglement

Les panélistes et participants aux débats ont pour l’essentiel décrié le taux faible de financement des activités agricoles au bénéfice, surtout, des jeunes ruraux. Cet accès difficile au crédit à des taux préférentiels devrait être résolu, de l’avis des experts. Afin, disent-ils, d’offrir plus d’opportunités aux jeunes en quête d’emploi dans le secteur agricole.

Autre point soulevé ; la stratégie d’accompagnement des jeunes producteurs agricoles. Une stratégie qui doit reposer sur des modèles de réussite, a insisté M. Marius DIA panéliste et ancien coordonnateur du CNCR.

Existe-t-il un lien direct entre l’employabilité faible dans le secteur agricole et l’immigration irrégulière ou clandestine ?

Le contexte marqué par des vagues de départs massifs de jeunes Sénégalais vers l’occident via la mer, le désert, etc. Justifie la question ci-dessus au centre des débats lors du symposium.

Aucune étude n’a été partagée dans ce sens, mais le témoignage d’un migrant de retour (après avoir échoué la traversée marine vers l’Espagne) et ceux de parents et proches de migrants, font que l’hypothèse selon laquelle le sous-emploi dans le secteur agricole favorise l’exode des jeunes ruraux vers l’occident, semble évidente.

Comment renverser cette tendance ?

Les experts et jeunes producteurs agricoles, sollicitent l’instauration d’une politique fine et rationnelle de l’État ou des États dans le financement de l’agriculture et la mise en œuvre des projets et programmes. Les bailleurs, les ONG, les organisations de la société civile, etc. sont invités également à mutualiser leurs efforts et politiques pour une cohérence et une harmonisation des stratégies destinées à promouvoir l’emploi dans le secteur agro-sylvo pastoral et halieutique (ASPH).

Les acteurs de la plateforme IRRA dont le CNCR est membre posent à travers ce symposium les jalons qui doivent conduire vers l’adoption d’une stratégie nationale sur l’insertion des jeunes en agriculture au Sénégal.

 

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